MÉTHODOLOGIE : ARGUMENTATION
Moblisation d’un texte littéraire

Rappel : l’exercice de la dissertation (type Bac) consiste à apporter une réponse (votre thèse) à une question posée justifiée à l’aide d’une argumentation. L’argumentation attendue doit être construite selon une logique explicite (votre plan), les parties devant être complémentaires en vue de justifier votre réponse.
À cette fin, et en tenant compte du temps qui vous est imparti au Bac (4 heures), on attend trois parties comportant chacune trois arguments. (Si vous pouvez faire plus et mieux en 4 heures, n’hésitez pas…)

Outre l’argument «?explicitement philosophique?» (qu’il est bon de concrétiser par un exemple pour s’assurer qu’on ne tombe dans le «?dogmatisme?», dans l’effet de langage, sans lien avec la réalité), on peut construire un argument en mobilisant des faits historiques, sociaux, d’actualité, etc., dès lors que l’on peut montrer qu’ils sont représentatifs d’un ensemble plus large de faits. Mais on peut aussi se référer à une œuvre d’art (peinture, film…) ou à un texte littéraire (poésie, théâtre, roman), ce dernier présentant l’avantage de se présenter déjà sous la forme d’un discours, d’une parole.

Comme le montre Platon dans son utilisation des mythes (Teuth, l’anneau de Gygès, etc.), une situation singulière qui en tant qu’anecdote est relativement simple à mémoriser, peut concentrer en elle une problématique philosophique complexe. D’un autre point de vue, une fiction bien construite peut constituer le «?modèle?» d’une infinité de situations concrètes. en quelque sorte, la singularité de la fiction, du fait de la forme qu’a su lui donner l’écrivain, se trouve porteuse d’universalité. Enfin c’est aussi de ce point de vue que l’on peut comprendre la fortune de certains personnages littéraires devenus des modèles psychologiques, parfois intégrés en tant que noms communs dans la langue pour désigner ces traits universels (un don Quichotte, un don Juan, un Harpagon, un Gavroche, etc.)

Si certains (rares) philosophes ont aussi été romanciers (Sartre, Camus…), certains écrivains ont produit une œuvre tournée d’emblée vers des problématiques philosophiques (Shakespeare, Hugo, Dostoïevski…) qui rendent leurs œuvres aisément mobilisables dans le cadre de l’argumentation d’une dissertation. C’est aussi le cas d’un grande partie de la littérature de science-fiction (H.G. Wells, Orwell, Asimov, Ph. K. Dick…). Ainsi, les utopies ou les dystopies permettent d’explorer des possibles pour l’humanité – systèmes politiques, des organisations sociales, nouveautés techniques, mœurs, etc. Mais des romans aussi populaires que la série des Hary Potter peuvent aussi présenter des situations de dilemmes moraux intéressants (Cf. Harry Potter à l’école de la philosophie, Marianne Chaillan, Ed. Ellipses).

La construction type de ce type d’argument se présentera ainsi :

    1. Présentation de l’élément littéraire retenu (résumé du roman, du chapitre, de la situation, présentation d’un personnage, etc.)
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    2. Explication de l’argument que cet élément littéraire permet concrétiser, de mettre en scène.
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    3. Justification de l’argument (pourquoi il est vrai). Dans le cas de ce type d’argument, il s’agit de montrer en qui sa singularité est porteuse d’universalité et permet donc d’affirmer de manière générale ce que l’élément littéraire présente dans sa singularité.
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    4. Conséquences que l’on peut tirer de cet argument, qui confirment l’argument que l’on veut justifier.
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    5. Conclusion qui enregistre la validité de l’argument.