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La conscience dans l’actualité

LE MONDE,  Diane Regny, 06 septembre 2019


Une victime de violences et ses multiples « personnalités » ont témoigné devant la justice australienne

Pour se défendre face aux sévices qu’elle a endurés, Jeni Haynes s’est créé une myriade d’alter ego. Elle a pu les faire témoigner et obtenir justice.

Aujourd’hui âgée de 49 ans, Jeni Haynes a des lésions irréparables à la vue, à la mâchoire, aux intestins, à l’anus et au coccyx. Son père l’a violée, battue et torturée, physiquement comme psychologiquement, de l’âge de 4 ans à celui de 11 ans. Pour se défendre face à cette horreur indicible, Jeni Haynes s’est créé une myriade de personnalités. Deux mille cinq cents exactement d’après la BCC, qui l’a rencontrée.
Cette effroyable histoire, que la police australienne décrit comme l’un des pires cas de maltraitance que le pays ait connu, s’est produite à Sydney entre 1974 et 1981. Les violences ont commencé quand la famille de Jeni Haynes a quitté Londres pour l’Australie.
« Les maltraitances de mon père étaient calculées et planifiées. C’était voulu et il en appréciait chaque minute, a-t-elle raconté lors du procès, en mai dernier. Il m’entendait le supplier d’arrêter, il m’entendait pleurer, il voyait la douleur et la terreur qu’il m’infligeait, le sang et les blessures qui en résultaient. Et le jour suivant, il choisissait de recommencer. » Son père l’avait aussi convaincue qu’il pouvait lire dans ses pensées et que si elle venait à penser aux maltraitances, même seule, il tuerait sa mère, sa sœur, son frère et même son chat, Blackie, a aussi décrit Jeni Haynes.

Des personnalités multiples, une « stratégie de survie »

Jeni… mais aussi Symphony, Muscles ou Linda. Car face à la répétition des abus, la personnalité de Jeni Haynes s’est multipliée, et elle a développé un trouble dissociatif de l’identité. Il s’agit d’une « stratégie de survie » peu fréquente, en réponse « aux abus extrêmes et aux traumatismes que l’enfant a subis », a expliqué la psychologue Pam Stavropoulos. Incapable de gérer la violence des maltraitances, la petite fille qu’elle était passait le relais à un alter ego pour fragmenter ses douleurs. La première personnalité que Jeni a créée est Symphony. « Elle a enduré chaque minute des mauvais traitements de papa et quand il a abusé de moi, sa fille Jeni, il abusait en fait de Symphony », a expliqué la victime à la BBC.
Au fil du temps, Symphony a elle-même créé d’autres personnalités pour survivre, chacune d’entre elles devant gérer un élément des maltraitances, qu’il s’agisse d’une violence physique ou d’une odeur rappelant un traumatisme. Alors que la BBC interviewe Jeni, Symphony prend le relais. Sa voix devient plus aiguë, plus féminine et rapide. « Les mauvais traitements infligés par papa étaient extrêmes, violents, sadiques, inévitables, constants et potentiellement fatals », affirme-t-elle.
A part Symphony, qui a 4 ans, de multiples personnalités coexistent dans la tête de Jeni : Muscles est un grand adolescent, calme et protecteur ; Volcano, un rockeur habillé en cuir noir ; Ricky, un petit garçon de 8 ans vêtu d’un costume ; Judas, un petit roux, toujours sur le point de parler ; Linda, une jeune femme élégante… Des milliers de personnes contre des milliers de sévices.

Une première historique et judiciaire

Ce procès, au cours duquel une personne avec un trouble dissociatif de l’identité a pu faire témoigner ses alter ego, est une première en Australie, et peut-être même dans le monde. La cour de Sydney a en effet autorisé Jeni à convoquer une trentaine de ses personnalités pour qu’elles témoignent des violences que chacune a subies. « Nous n’avions pas peur. Nous avons attendu tellement longtemps pour dire au monde exactement ce qu’il nous a fait subir et maintenant, il ne peut plus nous faire taire », a lancé Jeni pendant le procès.

« La nature de l’affection est telle qu’elle engendre le scepticisme, l’incrédulité et le malaise quant à ses causes – en partie parce que les gens ont du mal à croire que les enfants peuvent être soumis à des abus aussi extrêmes », a estimé la psychologue Pam Stavropoulos. D’après elle, « le cas de Jeni est important parce qu’il permet une prise de conscience plus large de cet état de santé très difficile (…) qui n’est pas encore suffisamment connu ».

Confronté à sa fille, Richard Haynes a plaidé coupable au bout d’une dizaine d’heures d’une trentaine de charges, notamment pour des viols, des sodomies et des attouchements. Le 6 septembre, la cour de Sydney a rendu son verdict. L’homme de 74 ans a été condamné à quarante-cinq ans de prison, la plus lourde peine pour des abus sur enfant dans l’histoire du pays. »

 

LE MONDE,


Ces patients frappés d’amnésie après un stress intense

Il est très rare qu’une série de cas d’amnésie dissociative soit publiée dans la littérature médicale. Une étude, parue en septembre 2017 dans la revue Brain, fait état de 53 cas examinés entre 1990 et 2008 au St Thomas’s Hospital de Londres par le Pr Michael Koperman et ses collègues. Il aura donc fallu près de vingt ans pour cumuler ces cas. On comptait trois hommes pour une femme.
Ces médecins ont analysé les différentes expressions de ce trouble de la mémoire, exploré son association avec certaines caractéristiques cliniques et psychosociales, et précisé le pronostic de ces patients amnésiques.

Fugue dissociative

La première catégorie est composée de personnes ayant présenté une fugue « dissociative ». Elles ont erré dans la rue, «?sans bagage », ne sachant pas où elles se trouvaient, ni pourquoi elles étaient là. L’une d’elles avait parcouru près de 650 km durant 7 heures, entre Londres à Glasgow, un trajet dont elle n’avait aucun souvenir. Parmi les 16 cas rapportés, 14 avaient également perdu leur identité. La mémoire est dans tous les cas revenue dans un délai de 4 semaines, souvent au bout de quelques heures ou quelques jours. Lors de la fugue dissociative, l’amnésie englobe la totalité de la vie de la personne. Après récupération, le patient présente néanmoins une amnésie résiduelle (de 2 heures à 21 jours) couvrant uniquement la période de la fugue. Les patients fugueurs (âge moyen : 48 ans), admis au St Thomas’ Hospital, avaient souvent été retrouvés par la police dans les parcs du centre de Londres ou dans des gares après avoir voyagé.
Les auteurs décrivent le cas d’un homme de 26 ans porté disparu et retrouvé par la police errant dans un parc de Londres. Il ne savait pas qui il était, où il était et ce qu’il faisait là. Les policiers trouvèrent son adresse dans son sac. Ramené dans sa famille, il ne reconnaissait pas ses proches. Lors de son hospitalisation, les médecins apprirent que leur patient avait de sérieux problèmes d’argent, notamment des dettes de loyer, et devait également s’occuper de sa mère malade.

De la fugue à l’amnésie rétrograde prolongée

Le deuxième groupe décrit par les cliniciens londoniens comprend 16 patients (âge moyen : 40 ans) présentant après leur fugue une longue période d’amnésie rétrograde. Celle-ci nécessite un réapprentissage de l’identité perdue (dans 81 % de cas). La perte de mémoire couvre une période d’au moins 6 mois mais peut englober la totalité de la vie. La mémoire antérograde, qui permet de fabriquer de nouveaux souvenirs à compter de l’événement traumatisant, est en revanche intacte ou très peu altérée.
Les auteurs rapportent le cas d’un homme de 28 ans amnésique depuis dix ans. Il avait été porté disparu au cours d’un entraînement en tant que soldat. Il s’était réveillé dans un bosquet, avait marché une soixantaine de kilomètres, et s’était retrouvé dans une station balnéaire. Il se souvenait avoir mendié pour acheter de quoi se nourrir et avoir dormi dans un cimetière. Retrouvé par la police à la sortie d’une banque, il ne pouvait donner aucune information sur ce qui lui était arrivé. Il ne reconnut pas ses parents lorsque ceux-ci lui rendirent visite à l’hôpital. Il ne se souvenait pas de sa vie d’avant et n’avait aucun souvenir précédant son réveil dans les bois. Il avait pourtant sorti toutes ses économies de son compte en banque avant d’être porté disparu et ses parents s’étaient séparés peu de temps auparavant. Il s’avère que ce patient ne désirait probablement pas, consciemment ou non, retrouver la mémoire, étant effrayé de ce qu’il pourrait trouver.

Amnésie rétrograde massive

Les auteurs décrivent un troisième groupe de patients (âge moyen : 43 ans) chez lesquels on observe une amnésie rétrograde massive, mais pas de fugue. Là encore, il n’existe pas d’amnésie antérograde, le sujet étant capable d’acquérir de nouveaux souvenirs normalement. Le début de l’amnésie rétrograde est brutal, survenant le plus souvent après un accident neurologique mineur ou un traumatisme crânien dont l’importance est sans commune mesure avec la sévérité de la perte de mémoire. Dans ces cas, l’amnésie ne disparaît pas en 4 semaines. Lorsqu’il y a perte d’identité (62 % de cas), celle-ci est transitoire. Mais celle-ci oblige néanmoins le patient à « réapprendre » qui il est. Dans trois des 16 cas rapportés dans cette catégorie, une amnésie résiduelle d’une durée inférieure à deux ans a été observée. Dans les autres cas, une amnésie couvrant la vie entière perdurait.

« Trous de mémoire »

Le quatrième groupe est composé de 5 patients (âge moyen : 46 ans) souffrant de « trous de mémoire » d’une durée de quelques heures à plusieurs jours. Deux personnes présentaient une seule période lacunaire tandis que trois autres souffraient de 2 à 5 trous de mémoire. Aucun des 3 patients décrits n’avait fugué. Ces patients diffèrent du troisième groupe dans la mesure où leur perte de mémoire n’englobe pas une longue période de la vie mais couvre un incident ou un événement particulier. Les pertes de mémoire les plus courtes ont duré moins de 6 heures, tandis que les plus longues ont persisté jusqu’à 90 jours. Une perte d’identité n’a été observée que chez un seul des 5 patients.
Les auteurs décrivent le cas d’un patient présentant des trous de mémoire ayant fait une dépression dont le point de départ était un stress intense au travail. Au chômage ces huit dernières années, il était stressé et de temps en temps dépressif.

Contexte de crise sévère

Après analyse des différents groupes de patients, il ressort que la perte d’identité a été plus fréquente dans les deux groupes de patients qui avaient fugué, en l’occurrence ceux du 1er groupe (fugue) et du 2e groupe (fugue et amnésie rétrograde prolongée). Quant à l’incapacité de reconnaître ses proches, elle a été plus fréquemment observée dans les 2e et 3e groupes (amnésie rétrograde prolongée avec et sans fugue).
Au total, l’analyse fait apparaître qu’une perte d’identité, une dépression ancienne ou actuelle, des problèmes familiaux ou relationnels, des difficultés financières ou des problèmes d’emploi, sont les facteurs le plus souvent associés à l’amnésie dissociative. Ces résultats sont en accord avec le constat souvent rapporté que cette dernière est fréquemment précédée par un facteur déclenchant de forte intensité émotionnelle.

Mémoires sémantique personnelle et autobiographique

En termes de pronostic, les auteurs ont analysé dans les trois premiers groupes de patients les performances de la mémoire sémantique personnelle, correspondant aux souvenirs génériques sur son passé (comme par exemple, « J’étais en pensionnat quand j’étais jeune »). De même, les chercheurs ont évalué dans ces groupes la mémoire autobiographique, qui permet de se souvenir des événements vécus avec leur contexte (date, lieu, état émotionnel) (« Je me souviens de mon appréhension lors de l’oral du bac de français dans mon lycée »).
Au terme du suivi, une amélioration notable des performances mnésiques a été observée dans les trois principaux groupes de patients, avec cependant des différences sur la mémoire sémantique personnelle et la mémoire autobiographique. Les patients « fugueurs » (1er groupe) sont ceux qui ont le mieux récupéré, à tel point que les performances de leur mémoire sémantique personnelle correspondent finalement à celles des sujets sains contrôles. De même, comparativement aux autres groupes, les patients « fugueurs » ont une meilleure mémoire autobiographique. Les scores, sans atteindre ceux des sujets sains contrôles, sont redevenus presque normaux. « En résumé, le pronostic de l’amnésie psychogène apparaît meilleur que ce que montrait antérieurement la littérature », concluent les auteurs.
NB :  Le terme dissociatif est apparu dans le DSM-IV, la classification des troubles mentaux de l’Association américaine de psychiatrie, pour remplacer celui de psychogène, trop vague. La dissociation a été définie en 1893 par le pyschologue et médecin français Pierre Janet comme un état « crépusculaire », caractérisé par un rétrécissement du champ de la conscience.

Les multiples facettes de l’amnésie dissociative

La principale caractéristique de ce trouble est l’amnésie rétrograde alors même que la mémoire antérograde, permettant de former de nouveaux souvenirs, est intacte ou très peu modifiée en comparaison avec l’oubli du passé, indique le Dr Catherine Thomas-Antérion, neurologue à Lyon, membre de l’Observatoire B2V des mémoires.
Si l’amnésie concerne la biographie des personnes, d’autres oublis peuvent parfois être observés. Il peut s’agir de perte de savoirs ou de savoir-faire appris antérieurement à la survenue de l’amnésie. « Il n’est pas rare que certains patients oublient certaines procédures, comme leur signature, la conduite d’une automobile, la pratique d’un instrument de musique. L’oubli concerne parfois les connaissances sémantiques, notamment la perte du savoir professionnel, ce qui empêche alors le retour au travail », fait remarquer la neurologue.
Sur le plan comportemental, les patients présentent, soit une grande perplexité et angoisse, soit une apparente insensibilité vis-à-vis des symptômes, ce que les neuropsychologues appellent « la belle indifférence affective ». Le risque suicidaire est important.
Le Dr Thomas-Antérion indique avoir curieusement observé à plusieurs reprises un changement de goût ou d’intérêt chez des patients atteints d’amnésie dissociative. « La situation la plus spectaculaire fut celle d’une patiente végétarienne qui se mit à consommer de la viande. Un autre patient s’est arrêté du jour au lendemain de fumer deux paquets de cigarettes par jour, et ne reprit pas son addiction quand il récupéra ! Enfin, un patient amnésique se prit de passion pour les bateaux, intérêt qu’il n’avait pas du tout jusque-là ».

Des cas surprenants d’amnésie dissociative

Le Dr Catherine Thomas-Antérion indique que l’amnésie dissociative survient très fréquemment dans un contexte de stress intense. « Il s’agit le plus souvent d’événements graves. Un homme avait ainsi projeté de s’associer à une bande de malfaiteurs pour commettre un hold-up sur son lieu de travail mais une amnésie s’installa le jour du rendez-vous avec ses complices. De même, une jeune femme qui avait subi une agression sexuelle de la part d’un proche de sa famille développa une amnésie à quelques jours de son mariage », me confie cette spécialiste. Enfin, des personnes, témoins de l’attentat du Bataclan, ont mis trois jours avant de se souvenir qu’elles y étaient.

Certains cas sont survenus à l’occasion d’un accident neurologique entraînant le plus souvent un changement de l’état de conscience. Il peut notamment s’agir d’un traumatisme crânien, d’une perte de connaissance, d’une syncope, d’une crise d’épilepsie. Un cas a été décrit au réveil d’une sieste.
La récupération de l’amnésie peut parfois être spectaculaire. Des neurologues italiens ont décrit en 1995 le cas d’un patient ayant récupéré exactement un mois après le début de son amnésie après un match de tennis. Au cours d’un échange, il réalisa brusquement qu’il était en train de commettre la même erreur que lors d’un match joué plusieurs années auparavant. Ceci déclencha le rappel de tous les détails du match en question, et par la suite de tous les autres. Quelques minutes plus tard, tous ses souvenirs lui revenaient, comme si, disait-il, « j’avais ouvert un robinet et laisser l’eau couler ».

Modèles d’amnésie dissociative

Plusieurs modèles neuropsychologiques ont été proposés pour tenter d’expliquer les mécanismes qui sous-tendent l’apparition d’une amnésie dissociative.
Il est en effet difficile de comprendre quels mécanismes empêchent l’accès aux souvenirs autobiographiques et sémantiques sans pour autant altérer la capacité à fabriquer de nouveaux souvenirs. En d’autres termes, ces patients ont une perte de leur passé, partielle ou totale, mais sont tout à fait aptes à réaliser de nouveaux apprentissages ou à vivre de nouvelles scènes de vie en les mémorisant. De même, comment vivre et mémoriser ce que l’on vit alors que son identité est altérée ou floue ?
Un modèle repose sur la théorie, nullement démontrée, qu’une énorme décharge de catécholamines (composés synthétisées sous l’influence du stress) serait responsable du blocage « fonctionnel » de la récupération de la mémoire, mais avec conservation des fonctions d’encodage et de la consolidation de nouveaux souvenirs.
Un autre modèle, plus récent, postule qu’une suractivation du cortex préfontal associée à une désactivation des structures temporales médiales (dont l’amygdale et l’hippocampe) intervient dans l’inhibition des capacités mnésiques. Ces deux phénomènes affecteraient la récupération de la mémoire autobiographique et entraîneraient une réduction de l’activation de l’hippocampe, ce qui favoriserait ultérieurement l’oubli de souvenirs à forte charge émotionnelle négative. En même temps que ces souvenirs douloureux sont inhibés, il y aurait un oubli des souvenirs ayant précédé le traumatisme psychique du fait du défaut antérieur de consolidation mnésique dans l’hippocampe. Ces mécanismes pourraient être déclenchés chez des individus présentant certaines caractéristiques psychosociales (conflits, problèmes financiers, etc).
Tout se passerait donc comme si les circuits de contrôle du cortex préfrontal perturbaient le fonctionnement de la mémoire jusqu’à bloquer certains rouages. L’amnésie servirait de mécanisme de protection permettant d’échapper, de façon consciente ou inconsciente, à une situation de vie qui apparaît ingérable ou délétère. Pour nous protéger, notre cerveau nous forcerait donc à oublier, créant une amnésie probablement salutaire. « Ceci n’est pas sans nous rappeler que le cerveau est autant programmé à se souvenir qu’à oublier », souligne le Dr Catherine Thomas-Antérion.

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